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Version 2.01 - Juillet 2013

Parabole de "L'intendant malhonnête"

Abstract: La différence entre aimer et accepter d'être aimé est la clé de cette parabole qui défie les moralistes depuis 2000 ans...

La parabole de «L'Intendant Malhonnête» (Lc16,1-14) a fait suer bien les moralistes qui devaient en rendre compte à leurs ouailles pantoises, perplexes, voire narquoises. Le Christ a élaboré ici l'une de ses plus étranges plaidoiries. Qu'importe l'étrangeté; ce qui est certain, c'est que par cette parabole, les avares, les idolâtres, les capitalistes «purs et méchants», et même la grande majorité des prodigues (car ils dépensent en général entre amis ou en famille) sont mis devant un mur.

Voici l'intrigue du récit:

Un gérant est viré par son patron parce qu'il "dilapide" ses biens. Belle voiture de fonction? hôtels de luxe? Vêtements griffés? Notes de frais exorbitantes?... Le texte ne précise pas et le reste de la parabole laisse juste entendre que ces dépenses ne favorisaient pas les liens du gérant avec son environnement humain; il n'a pas d'ami... Pire: il a probablement des ennemis puisque c'est par dénonciation que le patron apprend ces dépenses immodérées!

Ce vide d'amour va mettre le gérant dans une position difficile dès qu'il n'aura plus de revenus. Pour parer à cet inconfort, il invente un tour de passe-passe qui va (peut-être!) lui permettre de se faire un ou des amis en dernière minute. Ce tour de passe-passe, c'est de faire des somptueuses remises de dettes aux débiteurs de son patron. C'est faisable puisqu'il garde la gestion pendant quelques jours encore, le temps de clôturer sa comptabilité... (Remarquons tout de même que dans cette combine, pas un sous de l'argent volé ne va directement dans sa poche. Quoi qu'il en ait encore la possibilité, ce gérant n'a pas choisit de remplir un compte en Suisse...)

Une fois le méfait commis, contre toute attente, le patron félicite son gérant pour son attitude. Il n'est pourtant pas dupe de l'escroquerie énorme dont il fut la victime. Or ce patron est manifestement une figure de Dieu le Père!

Le gérant de cette étrange parabole n'est manifestement pas congédié pour des erreurs "techniques" de gestion puisque le patron lui laisse encore quelques jours de gestion (Lc16,2). Il gère probablement bien l'entreprise parce que si ce n'était pas le cas, le patron ferait valoir d'une manière ou l'autre que l'argent est compté, qu'il faut calculer (comme celui qui envisage de construire une tour fait préalablement un calcul des dépenses ou comme un roi qui part en guerre compte ses soldats -Lc14,28-32). Le rendement, c'est plutôt le sujet de la parabole des talents par exemple... Le patron ne reproche pas non plus à son gérant de négliger les pauvres (cela c'est le sujet de la parabole du pauvre Lazare -Lc16,19-31- par exemple). Jésus essaye manifestement de nous introduire ici dans une problématique où ces questions-là ne se posent plus et où l'argent est pléthorique... C'était d'ailleurs déjà le cas dans la parabole précédente -Lc15,11- où le père de l'enfant prodigue n'a soucis de voir la moitié de son bien partir en fumée).

Le sujet de la parabole n'est donc pas la production, la rentabilité ou la distribution mais le bon ou le mauvais usage qui est fait de l'argent une fois toutes les obligations de bases assurées. Sur la bonne manière de dépenser l'argent pléthorique, ce texte est paradigmatique.

L'intérêt du patron n'est pas en jeu et ce qu'il reproche à son gérant, c'est de mal gérer son propre intérêt! Cet imbécile semblait en train de se perdre dans des dépenses stupides alors qu'il n'avait même pas d'amis! La clé de cette étrange manière de juger l'acte de l'escroc se résume donc assez facilement: peu importe la dépense, pourvu que naisse une relation chaleureuse là où il n'y en avait pas. "L'amour" (amitié) que le gérant essaye de faire naître dans le coeur des débiteurs n'appartient pas à la sphère d'Agapè, mais à celle de Philia. Dans son propre coeur par contre, cette combine, par-delà son immoralité, est une porte d'entrée dans la sphère d'Agapè, et c'est ce qui lui vaut l'éloge final.

Mettons les choses au point par rapport à l'Agapè. Agapè (l'amour inconditionnel), dans le jargon théologique chrétien contemporain (surtout après les travaux magistraux de Nygren), c'est l'Amour que Dieu éprouve pour les hommes. Agapè se confronte toujours d'une manière ou l'autre aux deux autres manières d'aimer qui furent conceptualisées sous les labels d'Éros (Cf. Platon...) et de Philia (Cf. Aristote...). C'est à tord que certains ont dit que l'Agapè promu par le Christ se distingue d'Éros et de Philia parce qu'il est désintéressé. Il peut l'être, mais Philia peut aussi l'être! La différence cruciale, c'est que pour naître, Agapè ne demande aucune sympathie préalable, aucun désir premier. Dans la sphère d'Agapè, l'aimant ne choisit pas l'aimé "parce que" c'est une femme, "parce que" c'est un enfant "parce que" c'est mon père, "parce que", "parce que"... Agapè commence dans l'inconditionnalité alors que Philia ne devient inconditionnel qu'après une élection. (Dans la sphère de Philia, cette inconditionnalité ne commence d'ailleurs à être opérationnelle que lorsque tout "tourne mal", lorsque l'épouse est atteinte d'Alzheimer, lorsque l'époux devient alcoolique, etc.).

L'inconditionnalité première d'Agapè donne à cette figure de l'amour une portée sociale très spécifique et essentielle pour le christianisme qui l'utilise pour penser l'organisation du "Royaume des Cieux", son "utopie" fondatrice. Ce que le Chrétien suppose, c'est qu'avec un germe d'Agapè, toute la méchanceté du monde est mise à mal parce que, lorsque ce germe croît, il conduit nécessairement à l'amour des ennemis, or nul, pas même un ennemi mortel, ne sort indemne d'avoir été aimé...

En stricte logique, aimer son ennemi est une formule contradictoire. Elle renvoie donc sinon à une impossibilité, au mieux à un mystérieux oxymore. Mais sur le terrain ce n'est pas aussi compliqué; il arrive que l'on déteste son ennemi tout en l'aimant un tout petit peu malgré tout... En fait, j'ai déjà un pied dans la sphère d'Agapè si j'aime mon ennemi juste assez pour regretter de ne pas l'aimer davantage. Reconnaissons-le, cette situation de terrain est non seulement possible mais aussi relativement fréquente (heureusement!).

Gardons donc bien en tête qu'en affaire d'amour, l'intensité de la relation ne préjuge pas de sa qualité. C'est une caractéristique qualitative de l'amour et non son intensité qui permet de distinguer Agapè de Philia et d'Éros.

Pour plus de détails sur les différences entre Eros Philia et Agapè, voir les divers articles dédiés au sujet dans ce même site.

Le pari relationnel que fait le gérant, par-delà les moyens qu'il utilise, l'introduit dans la sphère d'Agapè pour une raison précise: le gérant essaye de se faire aimer par des personnes vis-à-vis de qui il n'éprouve aucune sympathie préalable. Les débiteurs que le gérant essaye de séduire par sa turpitude n'éprouvent probablement rien de très positif à l'endroit de ce gérant; on peut supposer que ces débiteurs n'ont pas plus de sympathie pour lui que nous n'en aurions pour un huissier de justice... Et cette méfiance est probablement réciproque, car, que je sache, l'endettement n'a jamais été la caractéristique la plus séduisant d'une personne. En plus, ces débiteurs (parmi lesquels se trouve peut-être le dénonciateur), acceptent sans difficulté d'entrer dans la félonnerie, ce qui, a priori, les rend encore moins sympathiques...

Cette étrange parabole laisse entendre que l'inconditionnalité de celui qui voudrait être aimé ne s'identifie pas à l'absence d'autres d'intérêts dans la relation. Cela signifierait que les joies relationnelles les plus sublimes ne sont pas toujours incompatibles avec le plaisir plus rustique de l'amour sexuel, ou de l'intérêt financier, ou que sais-je d'autre encore.

En termes purement économiques, pour le patron, l'escroquerie est une perte sèche. Si par l'escroquerie, les débiteurs commencent à éprouver de la sympathie pour l'intendant, tant mieux pour l'intendant et tant pis pour le patron... Mais le Christ fait valoir par cette parabole une priorité inattendue: ce patron-là, dans ce contexte-là en tout cas, s'en fout du gaspillage des ressources, simplement parce qu'il y a de l'autre côté de la balance le germe de cet amour inconditionnel! Ce qui l'intéresse avant tout, lui, le patron des patrons, c'est la promotion de cette inconditionnalité-là! Il apprécie l'acte du gérant non pas parce qu'il est une escroquerie, mais parce qu'il essaye pour une fois de se rendre aimable lui qui ne l'était pas! Mieux! Il essaye d'être aimé par des personnes qui au départ ne lui plaisent pas et qui sont peut-être même plutôt des ennemis!

Pourquoi éprouvons-nous sinon un malaise au moins un trouble après la lecture d'un tel texte? Pour moi, la réponse à cette question va de soi: comment pourrais-je accepter que le Christ fasse l'éloge de ce gérant alors que manifestement ce n'est PAS par amour que le gérant distribue l'argent volé, mais par calcul! Le gérant n'aime pas les débiteurs lorsqu'il leur donne l'argent volé, et il ne cherche même pas à les aimer. Il ne cherche qu'à se faire aimer, ce qui n'est pas la même chose. Il cherche un profit en se faisant aimer. Il instrumentalise l'amour et cela ne semble pas gêner Jésus! Voilà ce qui me choque!

Le Christ me répond alors qu'essayer de susciter une sympathie là où règne la réserve voire l'inimitié, que cela me plaise ou non, c'est un premier pas dans la sphère d'Agapè. Il n'y a d'ailleurs pas d'autre moyen d'entrer dans cette sphère! Essayer de se faire aimer par quelqu'un qui suscite en nous désir ou sympathie est une stratégie érossienne ou philéique, ce n'est pas mal, mais cela n'a rien de spécifiquement chrétien et n'autorise probablement pas des licences morales de cette ampleur. Mais essayer de se faire aimer par des personnes qui ne me sont pas sympathiques voire par de francs ennemis, c'est autre chose! Et à bien y regarder, cet "autre chose", c'est déjà un peu d'amour et c'est même déjà un peu d'Amour divin!

Jouons un peu, à titre d'exercice, avec les concepts d'Éros, Philia et Agapè pour déconstruire plus encore la stratégie du gérant:

La manoeuvre opérée par le gérant est cynique; son but, c'est de se faire aimer d'un amour philéique et non érossien parce qu'il sait bien que seule une 'vraie amitié' (Philia) est susceptible de pourvoir à ses besoins en cas de disette. Mais pour obtenir qu'au moins une personne l'aime d'amour philéique dans un milieu plutôt hostile au départ, il faut procéder par étapes. D'abord, il faut rappeler, réveiller ou susciter une sympathie érossienne, car il n'y a pas d'élection amicale (Philia) sans sympathie érossienne première. Afin de favoriser l'émergence de cette indispensable sympathie, le gérant se donne donc aux pulsions purement érossiennes de ses proies: il les aide à éveiller (ou réveiller) et à assouvir des désirs prosaïques voire sordides (ici, l'effacement de dettes... Mais on pourrait très bien imaginer dans un autre contexte une femme intéressée qui retire son soutien gorge devant un homme vis-à-vis duquel elle n'éprouve aucune sympathie; cette femme obtiendrait probablement aussi le support du Christ si sa démarche était manifestement utile pour semer de l'amour inconditionnel dans le monde!).

Il n'est pas idiot ce gérant qui ne surévalue pas le coeur de ses proies! Il a bien assumé que c'est Éros qu'il faut réveiller et flatter pour susciter l'une ou l'autre sympathie digne d'intéresser Philia. En pratique, remuer ce genre de désirs plus ou moins conscients et plus ou moins avouables, c'est l'unique moyen de gagner une place dans un coeur lorsque l'on n'a ni beauté, ni charme, ni proximité clanique, ni attrait sexuel à faire valoir. Le gérant a bien compris cette mécanique du coeur que tout le monde devrait savoir: une sympathie précède tout amour philéique. L'amour érossien gère à sa manière des désirs (ou même des besoins). Ce n'est que dans un deuxième temps que ces désirs et besoins plus ou moins bien gérés par Éros suscitent, éventuellement, un intérêt dans la sphère de Philia qui en soutirera un engagement, une confiance dans et malgré le temps...

Si j'examine le coeur du gérant qui essaye de manipuler le coeur de ses proies, je ne repère aucune sympathie relationnelle plus ou moins frustrée mais le besoin de prolonger un certain niveau de vie. Il possède déjà l'objet de son désir et c'est la prolongation de sa possession qu'il vise maintenant! On n'est donc pas clairement dans une problématique érossienne, car cette dernière, tant qu'elle reste dans la sphère de l'amour vise toujours des personnes, (chosifiées peut-être, mais des personnes quand même!). Le critère d'élection de ses proies , n'est pas non plus une affinité, une attirance personnelle pour une personne singulière mais l'endettement de plusieurs personnes. On n'est donc loin d'une élection philéique née d'une sympathie personnelle. Dans toute cette affaire, le gérant semble donc d'abord être carrément hors de la sphère de l'amour. Dans son chef, pas d'envie, pas de goût orienté vers qui que ce soit...

Il est manifeste que si le gérant rejoint le seuil de la sphère d'Agapè comme le sous-entend le Christ en fin de parabole, alors c'est malgré lui, involontairement, accidentellement! En fait, le gérant fait un pari typiquement agapique, mais qui n'a rien, absolument rien, de vertueux. (La seule vertu du gérant, c'est d'avoir fait ce choix tactique-là plutôt que de remplir un compte en Suisse!). On est bien dans un pari puisqu'il ne peut ni être certain du résultat ni prévoir lequel des débiteurs de son patron mordra à l'hameçon!

C'est évidemment sur ce point précis que la leçon du Christ devient passionnante; il nous dit ici rien de moins que l'accessibilité de l'Agapè! Agapè est accessible même au minable! Pour commencer avec l'Agapè, il n'est pas demandé d'aimer! Il n'est exigé que d'accepter d'être aimé par n'importe qui. La théorie sous-jacente c'est qu'accepter, ou, mieux encore, vouloir être aimé par n'importe qui, même le plus ignoble des criminels, suffit pour être justifié car la suite viendra spontanément... peut-être pas à tout les coup, parce que cela ne dépend pas que de Dieu, mais parfois, et c'est déjà très bien.

Cette manière de comprendre l'amour, la psychologie contemporaine l'assume pleinement. Aujourd'hui, aucun psychologue digne de ce nom ne niera que la qualité d'amour qui nourrit la vie d'une manière pérenne soit le fruit d'un long processus de maturation dont le principal carburent est l'amour reçu et non l'amour donné. Le Christ, qui avait bien compris cela il y a deux mille ans, en avait fait le sujet de plusieurs prêches dont la plus fameuse est la parabole du Bon Samaritain (cette lecture-là du "bon Samaritain" s'essoufflait lorsque Françoise Dolto l'a génialement réhabilitée, ce qui indique bien la compatibilité de cette intuition avec la modernité!).

Le Christ avait bien compris que ce qui complique la maturation de l'amour, c'est la possibilité qu'a tout homme non pas de refuser d'aimer (on ne choisit pas d'aimer!!!!) mais de refuser d'être aimé (cela, on est peut-être en mesure de le choisir!)...

À partir d'une telle thèse, il y a quelques urgences pédagogiques à faire valoir en matière d'amour:

•  D'abord et avant tout, il faudrait promouvoir une forme d'introspection qui nous permettrait de ne pas "passer à côté" de l'amour reçu gratuitement, savoir le reconnaître partout et tout le temps, même dans ses manifestations de faible intensité: le sourire d'un passant, une politesse inattendue, votre femme avec qui vous venez de vous disputer, mais qui redresse tout de même le col de votre chemise avant de vous laisser partir au travail... Cette conscientisation est fondamentale puisqu'elle est le carburent par lequel vous serez à votre tour en mesure d'aimer inconditionnellement...

•  Ensuite, il faudrait promouvoir une introspection suffisamment déparasitée des scories du narcissisme pour permettre le diagnostic d'une réelle carence d'amour reçu, car alors on désirera être aimé et le reste viendra de surcroît... Cette introspection, c'est ce que le gérant de la parabole fait et qui le conduit à reconnaître enfin qu'il n'est pas aimé et que cela peut lui nuire. (Souvent, si un homme refuse d'être aimé, c'est à cause de l'effet rétroactif d'un échec d'une tentative d'aimer. Qu'il suffise alors de bien comprendre que refuser d'aimer à nouveau, ce n'est pas la même chose que refuser d'être aimé! Dans cette deuxième figure, il n'y a jamais d'échec à craindre!)

Dans cette parabole, lorsqu'il félicite son gérant qui vient de le voler pour se faire des amis, le patron fait lui-même montre d'un véritable mépris pour l'argent, ce «Mamon de l'injustice» (cette idole des tordus). Une fois que l'argent est pléthorique, qu'importent les morales de comptables! Tordez autant que vous le pourrez ce torchon pour en extraire jusqu'à la dernière goutte si cette goutte puante et méprisable à quelque pouvoir de vous aider à vous faire aimer par ceux qui ne vous aimaient pas!

"...Le maître félicita l'intendant injuste, parce qu'il avait agi en homme avisé. Car les gens de ce monde sont plus avisés dans leurs rapports à leurs semblables que les fils de la lumière. Eh bien, moi, je vous dis: Faites-vous des amis avec le Mamon de l'injustice, pour que, quand il fera défaut, ils vous accueillent dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans une petite affaire est aussi digne de confiance dans une grande, et celui qui est injuste dans une petite affaire est aussi injuste dans une grande..."

Le Christ dit ici que les "fils de la lumière" ont trop tendance à mettre de la morale là où elle n'a plus lieu d'être. Et l'on comprend alors l'embarras des moralistes! La dignité et la justice, ce serait donc de mépriser le plus élémentaire droit de propriété? Oui, mais il faut avoir préalablement aussi lu que "se faire des amis" ce n'est pas graisser la patte de ceux que l'on a déjà, ce n'est pas se rendre plus sympathique vis-à-vis de ceux qui nous sont déjà sympathiques! Cette justice qui se donne le droit de mépriser la propriété fait un avec celle qui privilégie l'émergence de l'amitié au sein de l'inimitié, ce qui, tout le monde en conviendra est une autre affaire! Les "petites affaires", ce sont les affaires liées à l'argent pléthorique. Les "grandes affaires" sont les gestions de l'amour et la haine. Mal gérer les "petites affaires", c'est ne pas les mettre au service des grandes! L'indignité qui détruit toute confiance, c'est d'avoir osé croire qu'il y avait dans l'argent des valeurs qui passaient avant le scandale de l'inimitié!

"...Si donc vous n'avez pas été dignes de confiance avec le Mamon injuste, qui vous confiera le bien véritable? Et si vous n'avez pas été dignes de confiance pour ce qui appartenait à quelqu'un d'autre, qui vous donnera votre propre bien? Aucun domestique ne peut être esclave de deux maîtres. En effet, ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez être esclaves de Dieu et de Mamon..." (Lc 16,12-13)

Les biens matériels pléthoriques que Dieu laisse couler dans nos mains sont une grâce reçue, jamais un mérite. Le "possédant" n'est que le gestionnaire d'une grâce. Le gestionnaire qui penserait que l'argent posséderait en lui sa justification, la règle de son bon usage, est perdu... Gestionnaires, nous le sommes déjà quasi tous. Mais nous pouvons choisir le patron. Il nous reste à choisir le bon, c'est-à-dire l'amour inconditionné! Tant pis pour l'argent gaspillé si c'est pour servir cette cause-là!

 

Pour une étude plus pointue concernant la relation complexe de Jésus avec l'argent, voir l'article dédié sur ce même site.

 

paul yves wery - Chiangmai - Octobre 2010

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