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Version 1.02 - Juillet 2017

 

Ce texte fait partie d'une série d'articles consacrés à la description de la méditation pratiquée dans le Bouddhisme Théravada. La lecture préalable du premier article (présentation générale du Vipassana) est nécessaire pour comprendre cette page.

 

Le mot "méditation" dans différentes traditions spirituelles

Il existe beaucoup de techniques de méditations et chacune d'elle peut viser un idéal spirituel différent. Certains parlent de méditation en évoquant des techniques respiratoires qui conduisent à une forme d'ivresse par hypocapnie. D'autres parlent de méditation en évoquant une technique d'induction d'un état de transe ...ou en évoquant simplement la réflexion philosophique ...ou certaines pratiques liturgiques ...ou certaines danses (arts martiaux), etc.

Le Bouddhisme Théravada, lui, préconise une méditation qui tourne autour d'un usage de l'attention (Satipatthana) dans le sens le plus banal du mot, ce qui, de fait, semble particulièrement «sobre», «rationnel», «froid»... Ici pas de «Yin» et pas de «Yang», pas «d'énergies», pas de «fluides», pas «d'extase mystique», pas de «forces» tellurique ou cosmique... Même Dieu et les dieux sont laissés hors de la fête!

Il n'y a pas que le Bouddhisme qui s'intéresse à cette banale attention dans la quête spirituelle. Krisnamurti par exemple prône le même type de travail de (et sur) l'esprit. Mais, Krisnamurti, contrairement au Bouddhisme, renonce à toute affirmation métaphysique péremptoire (karma, métempsychose, etc.). Je le signale parce qu'il faut garder la tête froide; le Bouddhisme, même dans sa version théravadienne, n'est pas exempt de dogmes, de certitudes gratuites, d'affirmations éthiques désuètes, voire de marottes intellectuelles. Le Bouddhisme Théravada, comme toutes les religions, est aussi empoisonné par des besoins de sacralisation et des angoisses de toutes sortes. Les centres de Vipassana sont donc eux aussi fréquentés par des disciples excessivement «dévots» et il faut soi-même sans cesse se surveiller pour ne pas tomber dans un état d'esprit étriqué que dénonce le Bouddha. Krisnamurti est justement utile à cet égard, en nous rappelant que nous pensons savoir (vérité) lorsque nous ne faisons que croire (conviction). (C'est souvent compulsif dès qu'il est question de la nature du moi, de la vacuité... du langage, de la nécessité, de l'immanence, de la contingence...)

paul yves wery - Chiangmai - Octobre 2009
Version 1.02 - Juillet 2017